vendredi 13 juillet 2012

96. La Petite Soeur



Je me souviens des cris du Père qui était apparu debout sur les gravats en contrebas quand le nuage bleu s'était dissipé.
Je me souviens, qu'en contrebas, le Père criait le nom de Sara.
Un lampadaire se dessinait dans l'espace découpé par la destruction du mur de façade de l'immeuble de la Cité.

Le mur entre le couloir et la chambre était tombé, la porte avait disparu.
Au dessus des décombres de la Chambre, le lustre se balançait. 
Des cris chez les Redouane dont l'appartement était aussi éventré.

Le temps s'était arrêté, et tout le temps possible s'y engouffrait par la brèche que l'explosion avait causée.
Le miroir de la Salle à manger était intact, Diane, précédée de ses chiens aux canines redoutables, y tendait toujours la corde de son arc. 
La flamme de la veilleuse tremblait doucement au dessus de l'huile dorée où reposait la bobèche.

Seuls le faible lampadaire de la rue et la veilleuse atténuaient la pénombre dans laquelle était plongé l'appartement de la Cité du Bonheur.
Sara prit la boite d'allumettes Le Jockey sur le buffet où était posé le verre de la veilleuse.

Sara craquait les allumettes une à une et parcourait ce qui restait de l'appartement pour chercher la Petite Sœur.

Je la suivais pour l'empêcher de tomber au delà des seuils disparus.


Je la suivais pour souffler sur les risques d'incendie que sa folie provoquerait.

Au moment de l'explosion, tous le savaient, la Petite Sœur était dans notre Chambre de l'immeuble de la Cité et faisait ses devoirs sur le bureau. 


(à suivre...)
LB

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